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- Bonjour
- Bonjour
- Quand vous vous êtes fait larguer, comme vous dites, vous n’avez rien senti venir ? Ca vous est tombé comme ça dessus ?
Si vous me dites « oui, j’ai rien vu venir », ou si c’est plutôt « non, j’ai senti le piège arrive », on va dire ça comme ça, est ce que vous avez, vous et votre compagne du moment, est ce que vous avez fait un travail commun en voyant, pas un coach mais un thérapeute qui peut aider à régler, justement, le conflit que vous avez?
- La première réponse, c’est non, j’ai rien vu venir.
En fait, il y a une autre…
Ca suggère quelque chose d’autre, et qui à mon sens est très décomplexant, c’est de se faire à l’idée que, en réalité, lorsque la rupture est formulée, ça veut dire que c’est déjà fini depuis un certain temps.
Un des grands drames, qui est très récurrent, c’est évidemment pas vrai pour tout le monde, qui est très récurrent dans la rupture, c’est de refaire le film et de se dire « où est ce qu’on a merdé »
J’explique ça dans mon livre qui est en signature juste après.
Mon éditrice m’a demandé de le dire et j’ai oublié, alors voilà, c’est fait.
Ce que j’explique, c’est que c’est comme dans un film hollywoodien. Dans un film hollywoodien, vous avez le film à l’eau de rose super classique et vous avez, dans Central Park, le couple est en train de s’engueuler et voilà, la rupture irréversible est en train de s’avancer telle un spectre et à ce moment là, l’un des deux dit « bon ben d’accord, puisque c’est comme ça, d’accord » et l’autre dit « ah, ok »
L’un s’en va et l’autre part de l’autre côté. Et là, à ce moment là, Hollywood prend les commandes et nous fait sortir les violons et à ce moment là, la nenette se retourne, alors évidemment, elle est en larmes, ect. et elle regarde le type qui est toujours en train de partir.
Alors du coup, elle avait imaginé qu’ils allaient se retrouver. Bon, il ne se retourne pas, et elle repart.
Et évidemment, juste à ce moment là, qu’est ce qu’il se passe ?
Le mec se retourne aussi, tout aussi dévasté, tout aussi en larme, etc.
Et donc, ce qu’Hollywood, les films et finalement l’inconscient collectif essaye de nous expliquer dans ces cas là, c’est que ça se joue à rien. C’est le battement d’aile du papillon. Et du coup, avec cet inconscient collectif là, nous, quand on ramène ça à notre propre rupture, c’est horrible, parce que la semaine dernière, quand j’ai fait trop cuire les pâtes, si je les avais pas faites trop cuire, et bien on en serait peut-être pas là. Et du coup, on peut faire du révisionnisme sentimental en se disant que tous ces petites étapes là, et alors, si ça vous est arrivé, on refait le film à fond, et bien, c’est quelque chose qui aurait pu donner à la fin des choses aussi différentes que « ensemble »/ »pas ensemble »
La réalité, dans la plupart des cas, quand on est dans une relation longue, on ne décide pas du jour au lendemain de quitter son mec.
Même quand on le surprend avec la secrétaire ou je sais pas quoi, il y a en général derrière une période de réflexion et puis on se donne des chances de ceci-cela etc.
Du coup, le moment où finalement, l’amour s’en va sur la pointe des pieds et le moment où on va se faire larguer, il peut se passer des mois, des semaines des années, beaucoup de temps.
Et ce qui est, en tout cas qui a été très décomplexant pour moi, c’est de prendre conscience de ça.
De se dire « on a eu un gros clash la semaine dernière, là c’est fini, mais en fait c’est pas la semaine d’avant que ça s’est joué, même pas le mois d’avant, mais c’était bien avant tout ça »
Pour répondre à votre question « qu’est ce que j’ai fait ? »
Alors, moi, dans l’ordre, j’ai été voir un conseiller conjugal, on a été voir un psychothérapeute de couple, on a été voir un curé, alors que moi je suis plutôt du genre à bouffer du curé. On a été voir… il en a un quatrième je ne sais plus…
Ha si, la maison de l’enfance, il y a un truc qui s’appelle la maison de l’enfance à Tahiti. On a été voir quelqu’un à la maison de l’enfance pour savoir comment ça se passait pour les résidences alternées etc. etc.
De toute façon, c’était peine perdue puisqu’en fait, c’était mort depuis longtemps, mais ça ça ne concerne que moi, je réponds à votre question parce que vous me l’avez posée, mais ça n’en fait pas une espèce de théorie…
Je réponds à votre question ?
- Oui, merci.