Combien de temps pour se remettre d’une rupture ?

En 2012, j’ai écrit « Je me suis fait larguer ». C’était à l’origine un programme quotidien que l’on recevait par mail, et c’est ensuite devenu un livre édité par Eyrolles. Lors de la promotion de ce livre, j’ai produit beaucoup de contenu pour positionner ce site sur les thématiques de la rupture amoureuse. Il reste quelques exemplaires du bouquin à la vente, mais je ne vends plus le programme. 
Le contenu ci-dessous date de cette époque et génère encore un peu de trafic sur ce site.

En lisant l’article de Léa sur l’impact des ruptures sur le cerveau, une info dans la dernière page m’a fait bondir de mon siège. La question « Combien de temps pour se remettre d’une rupture ? » à laquelle Lucy Brown répond qu’il faut « entre 6 mois et 2 ans pour faire disparaître totalement les douleurs liées à une rupture amoureuse« .

Combien de temps !?

Naturellement, dès qu’on vit le début d’une rupture amoureuse et que l’on a le coeur brisé, la grande question qui nous taraude est « combien de temps je vais souffrir comme ça ? »

Néanmoins, c’est une question extrêmement dangereuse, car c’est en réalité un objectif déguisé. En effet, si l’on réussit à vous convaincre – ou que vous vous en convainquez seul.e – qu’il y a un temps au delà duquel vous cesserez de souffrir, cela va avoir plusieurs conséquences.

Transposons au monde du travail, et imaginons que vous vous trouviez trop mal payé, mais qu’une augmentation vous est promise le trimestre prochain. Vous serez alors capable de faire contre mauvaise fortune bon coeur et attendrez un trimestre pour être augmenté.e. Evidemment, si cette augmentation n’arrive jamais, vous serez complètement déboussolé.e et regretterez en plus d’avoir attendu un trimestre pour vous retrouver au même point. De plus, on pourra vous faire toutes les promesses du monde, vous n’y croirez plus, puisque l’on vous a déjà fait défaut une fois.

Revenons à nos moutons, quel est le rapport avec la rupture ?

Le sujet est déjà grandement abordé dans l’article « le chemin le plus court vers la dépression », mais reprenons : le plus simple pour provoquer une dépression chez quelqu’un, c’est de lui fixer des objectifs inatteignables. En l’occurrence, imaginons qu’une personne s’accroche désespérément à cette prédiction de Lucy Brown et qu’elle en soit à 2 ans post-rupture. Que va-t’elle penser, en constatent qu’elle souffre toujours de sa séparation ? 

Très probablement, elle en sera très troublée, et souffrira d’autant plus qu’elle ne comprend pas pourquoi elle souffre aussi longtemps.

Enfin, l’autre obstacle est d’imaginer que la « résolution » d’une rupture suppose forcément l’arrêt de la souffrance, ce qui fera l’objet d’un autre article.

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